mercredi 14 mai 2014

La saison II est arrivée !

Après la saison I, consacrée à la mystérieuse entropie, Agnostique démarre une nouvelle saison qui sera davantage tournée vers l'épineux (donc fractal) problème des limites de nos connaissances.

Cette nouvelle saison n'est pas sans lien avec la saison précédente, mais elle sera peut être plus philosophique, plus épistémologique et probablement plus polémique, car elle se veut radicalement iconoclaste.
J'essaierai d'y placer un maximum de mots incompréhensibles comme "iconoclaste" ou "épistémologique" afin d'illustrer le thème des limites de la connaissance. (Non je rigole, c'est juste que ça m'amuse et ça stimule la curiosité des lecteurs. J'ai mis des liens vers wikipedia pour les petits curieux)
J'ai déjà abordé plusieurs fois le thème des limites de la connaissance, de l'incertitude et de l'imprévisibilité, notamment dans Le démon de Laplace face à l'incertitude et Le problème à trois corps.
Mais je voudrais définitivement tordre le cou à la croyance erronée en l'idée que nous maîtriserions quoique ce soit en bas monde.

En 1705, l'astronome Edmond Halley publia un livre dans lequel il avança l'hypothèse que les comètes apparues en 1531 (du vivant de Nicolas Copernic), puis en 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Il fit la prédiction qu'elle reviendrait 76 ans plus tard en 1758.
Malheureusement il meurt en 1742 et ne pourra voir sa prédiction se réaliser.
Et pourtant la comète fut au rendez-vous et on lui donna le nom de l'astronome. (1)

Le 11 avril 1833, Charles Darwin qui est embarqué sur le Beagle pour un tour du monde écrit au botaniste John Henslow: "Nous sommes tous très curieux d'avoir des nouvelles d'une grande comète qui arrive dans un certain temps". Henslow répond que la comète en question doit revenir en 1835 selon les calculs mais qu'il semble très douteux que les calculs soient exacts.
Mais la comète reviendra comme prévu en 1835, puis en 1910, puis en 1986 avec la régularité d'une horloge. On devrait la revoir en 2061.

Je dois bien avouer que ces prédictions réalisées il y a plus de 300 ans, m'impressionnent énormément, moi qui ai du mal à repérer la plupart des constellations dans le ciel.
Je ne suis évidemment pas le seul que les prédictions scientifiques impressionnent: improviser une pompe à eau sur le principe des vases communicants pour vider mon lavoir extérieur a impressionné mes enfants comme si j'avais été Gandalf-le-gris (Il leur en faut un peu plus pour que je passe au stade de Gandalf-le-blanc).
On voit bien dans "Tintin et le temple du soleil", l'effet que fait sur les Incas la prévision de l'éclipse.
Il y a quelque chose de magique dans les prévisions scientifiques lorsqu'on ne connaît pas les principes sous-jacents (entropie d'information). Et cette magie permanente dont nous sommes entourés (j'ouvre mon robinet et l'eau coule) nous fait croire en notre toute-puissance.

Mais je voudrais démontrer dans cette série d'article à quel point ce type de prévisibilité, bien que très utile et extrêmement démonstratif, est exceptionnel et restreint à de rares domaines.
Comme évoqué dans cet article, nous ne vivons pas dans le monde céleste, celui des dieux grecs de l'antiquité, où rien de s'oppose au mouvement qu'un faible rayonnement stellaire et quelques bosons épars; nous vivons dans ce qu'Aristote appelle le monde sublunaire, entaché de frottement, de dissipation et d'entropie et ou le chaos règne en maître.

Je voudrais montrer que les succès de la science, aussi impressionnants soient-ils, ne rendent pas le monde prévisible ou maîtrisable pour autant, et que les sciences elles-mêmes (même les plus "dures") sont parvenues à leurs propres limites (voir cet article). Je voudrais montrer que toutes ces succès ont pu nous donner l'illusion d'une certaine maîtrise, mais qu'en réalité personne ne maîtrise rien (ou si peu) et personne ne sait vraiment ce dont demain sera fait.

La notion de "péché" n'existait pas avant le christianisme: pour les grecs de l'antiquité, le plus grand péché était l'hybris: la démesure, l'orgueil, la volonté de s'élever au-dessus de sa condition et de se mesurer aux Dieux.
On le voit dans les mythes grecs comme celui d'Icare, dont les ailes fixées à la cire fondent à trop s'approcher du soleil (2); celui d'Orphée, le poète-musicien qui croît pouvoir surmonter la mort grâce à sa divine musique, et tente de ramener sa femme Eurydice des enfers; ou celui de Prométhée qui fût enchaîné à un rocher et condamné à se faire dévorer éternellement le foie par un aigle pour avoir donné le feu de la connaissance aux hommes.
L'homme, au moins l'homme occidental, en partie grâce aux progrès de la science, s'est peu à peu coupé de son environnement, coupé de son passé, coupé de son corps, et, suivant la tradition d'un dualisme cartésien et un excès de foi dans la raison (un oxymore!), a fini par croire qu'il n'était plus qu'un pur esprit, un cerveau orgueilleux qui croit qu'il domine et maîtrise le monde mystérieux qui l'entoure.

Or, le problème de la science, c'est que n'importe quel imbécile qui possède la formule peut l'utiliser.
Comparé aux arts martiaux, où les jeunes padawans sont obligés de suivre un apprentissage ardu pour progresser, et où l'apprentissage technique est accompagné d'un apprentissage moral et social, seul le scientifique bataille pour acquérir la connaissance scientifique (et encore, sa vision est-elle biaisée par le champ d'application de son domaine). Les autres se contentent d'utiliser la formule. C'est ainsi que nous avons tous des réfrigérateurs à la maison et la climatisation dans nos voitures, ce qui ne fait qu'accentuer l'effet de serre, tandis que les dirigeants iraniens sont sur le point de détenir l'arme nucléaire.
C'est pourquoi je suis en accord profond avec l'antique sagesse grecque: l'hybris est notre plus grand danger (voir aussi cet article au titre évocateur).

Voici donc, cher lecteur, l'ouverture d'une nouvelle saison et d'une série d'article qui illustre les 5 grands principes suivants:
  • On néglige le hasard
  • On néglige la complexité
  • On prévoit tout en feignant d'ignorer que quasiment rien n'est prévisible
  • On ne maîtrise rien, et pire: on a parfois l'illusion du contraire
  • On croit maîtriser le monde qui nous entoure alors que c'est le plus souvent le contraire qui est vrai
Au cours de cette nouvelle saison, nous irons donc faire un tour du côté des sciences cognitives, de la psychologie, sociale et comportementale, de la sociologie, de la neurologie, des neurosciences et de manière générale de tout ce qui tourne autour du cerveau, de la réflexion, de la conscience et du reste.

En effet, les scientifiques sont des hommes (et des femmes): des hommes qui utilisent principalement leur cerveau pour questionner la nature, notre environnement, et lui extorquer des lois, des règles de fonctionnement universelles. De ces lois, émane le plus souvent une certaine vision et une certaine compréhension du monde, qui inspire les philosophes et de manière plus générale ont un impact sur la société dans son ensemble.
Il m'a donc paru pertinent de décortiquer un peu cet instrument avec lequel les scientifiques, les philosophes et la société perçoivent l'environnement qui les entoure, cet instrument à la fois merveilleux mais également limité, car c'est en oubliant ces limites que nous versons parfois dans l'hybris...

Rendez-vous donc le 15 juin, pour le premier article de cette nouvelle saison dont voici la bibliographie (initiale, et donc sujette à évolution).
  • Daniel Kahneman - Système 1/Système 2
  • Antonio Damasio:
    • L'erreur de Descartes
    • Le sentiment même de soi
  • Gérald Bronner - La démocratie des crédules
  • Nassim Nicholas Taleb:
    • Le hasard sauvage
    • Le cygne noir
    • Antifragile
  • Lucien Jerpagnon:
    • Histoire de la Rome antique
    • Histoire de la pensée
  • Jean-Claude Ameisen
    • Sur les épaules de Darwin - Je t'offrirai des spectacles admirables
    • Sur les épaules de Darwin - Les battements du temps
  • R. Robinson - Pourquoi la tartine tombe toujours du côté du beurre
  • Beauvois et Joule - Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens
  • Levitt et Dubner - Superfreakonomics
  • Etienne Klein - Il était sept fois la révolution
(1) L'histoire de la comète de Halley est extraite de "Sur les épaules de Darwin" - Jean Claude Ameisen
(2) Le tableau est de Jacob Peter Gowi, la Chute d'Icare, XVIIè siècle, Musée du Prado, Madrid

11 commentaires:

  1. Bonjour,
    Sauf erreur de ma part, j’avais inauguré les commentaires de la saison 1. Il ne faudrait surtout pas déroger à la règle pour la saison 2.
    Puisque cette seconde saison se veut plus polémique, allons-y gaiement.
    C’est quoi cette allusion à l’arme nucléaire que les iraniens voudraient acquérir ? Ne l’avons-nous pas, nous, l’arme nucléaire ? Pourquoi serait-elle réservée à une partie de la population terrienne et pas à d’autres ? Et surtout, pour revenir au fond de l’article, qui est que l’on croit / que l’on s’imagine détenir la vérité, que l’on s’imagine maîtriser ce monde, un péché d’orgueil en quelque sorte, pourquoi serait-ce nous occidentaux, qui détenons cette vérité et non pas les iraniens ?

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    1. Ce n'était pas le fond de l'article que de parler de politique internationale mais il me semble que l'Iran a signé le traité de non prolifération qui me paraît être un excellent traité. Voici comment il commence:
      « Les États qui concluent le présent Traité, […]
      Considérant les dévastations qu'une guerre nucléaire ferait subir à l'humanité entière et la nécessité qui en résulte de ne ménager aucun effort pour écarter le risque d'une telle guerre et de prendre des mesures en vue de sauvegarder la sécurité des peuples […] sont convenus de ce qui suit…» (extrait de Wikipedia)

      Il est effectivement assez cocasse que ce traité ait été créé à l'initiative des USA et de l'Union Soviétique, mais les voies de la politique internationale sont impénétrables.

      J'ajoute que je partage l'avis d'Einstein: la dénucléarisation des pays ayant déjà l'arme nucléaire me paraît être souhaitable de manière à éviter toute forme d'escalade.

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    2. Je suis tout à fait d'accord avec toi, et je partage également l'avis d'Einstein.
      Je crois que j’avais mal compris ta phrase. Tu ne critiques pas le fait que l’Iran puisse avoir accès à l’arme nucléaire, mais tu illustres simplement le fait que même des « ignorants » du principe sous-jacent et de la connaissance peuvent avoir accès à une technologie. Comme les réfrigérateurs.
      En fait tu aurais tout aussi bien pu remplacer l’Iran par la Chine, la Corée ou l’Inde.

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    3. Non, je plaide coupable: j'ai bien dit l'Iran à dessein (et pas la Chine, la Corée ou l'Inde) car je sais que ça déclenche une alarme dans notre esprit d'occidental, car tout le monde associe l'Iran à la figure belliqueuse d'Ahmadinejad qui déclarait vouloir l'annihilation d'Israël.

      En effet, la société iranienne n'est certainement pas à l'image de ce dirigeant sanguinaire et il y a évidemment des gens très respectable en Iran comme partout ailleurs, c'est juste que ce n'est pas eux qui prennent la parole à l'ONU en ce moment, mais j'espère que ce temps viendra bientôt.

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    4. Eternelle question : "on the long run", a-t-on les dirigeants que l'on mérite ? L'aspect belliqueux de l'Iran ne s'est pas affirmé QUE sous Amhadinejad ! Il a commencé dès 1980 avec l'affaire des otages de l'ambassade US à Teheran (OK, la CIA avait provoqué le retour du Shahmais mais bon ...). Pendant la guerre Iran-Irak, les iraniens envoyaient des enfants se faire sauter sur les champs de mine. L'Iran, via le Hezbollah, lutte activement au Liban notamment contre Israel (envoi de roquettes). Il est largement soupçonné d'être commanditaire de l'attente de 83 au Liban qui a tué 58 paras et 241 marines. Donc l'état iranien est depuis 1979 (avec l'arrivée de Khomeiny et la révolution islamique) un Etat belliqueux qui lutte contre Israël, les occidentaux et pousse les intérêts chiites (minoritaires à part en Iran et Irak). Donc bon ...

      Après, est-ce que tout le peuple est derrière ? Certainement pas les jeunes éduqués de Teheran (révolution verte). Les campagnes, c'est un peu différent ... Elles sont beaucoup plus conservatrices. Concernant la bombe, il y a un fort sentiment en Iran (et pas que dans le élites) que le peuple Perse est issu d'une grande civilisation (c'est vrai) qui doit retrouver son rang de puissance régionale (pas anormal). Et que la bombe peut être un atout dans une région où Israël, l'Inde et le Pakistan la possède. Ou les chiites sont finalement en minorité dans le monde musulman. Ou les monarchies du Golfe ont des pétrodollars à gogo.

      Maintenant, le peuple est-il prêt à endurer toutes les souffrances pour avoir la bombe ? pas sur ... d'où l'intérêt des sanctions économiques qui peuvent mettre le régime à genoux (ou au contraire renforcer le radicalisme nationaliste ... l'histoire le dira !)

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  2. oh les gars, un peu de principe de réalité !!! La Chine et l'Inde ont l'arme nuke. Ils font partie du club avec les 5 membres du conseil de Sécurité de l'ONU, Inde/Pakistan, Israël. L'Afsud l'avait apparemment mais ils ont dématenlé. Le Japon a comme politique de rester proche du seuil.
    Je vous trouve très "naïfs" sur le coup (comme Einstein sur le coup). Le désarmement n'aura JAMAIS lieu pour la simple bonne raison qu'on ne peut désinventer ce qui a été inventé. Et surtout pour une arme si puissante. On peut au mieux (ce qui se fait depuis les accords SALT de ... 1972) réduire le nombre de têtes nukes et orienter les doctrines tactiques pour en faire une arme de dissuasion limitée et pure. Et surtout éviter des dérives vers l'emploi des armes nuke en version "mini" (façon de parler) en armement tactique offensif sur le théâtre d'opération. Là, ça craindrait vraiment.
    Pourquoi le club des 5 (de l'ONU) plus quelques autres (Israël, Inde, Pakistan) y aurait droit et pas les autres ? Il n'y a pas vraiment de bonnes raisons en fait. C'est vieux comme le monde : ceux qui avaient une avance techno militaire ont toujours cherché à la garder ! Ce qui est nouveau, c'est qu'avec le TNP, on essaie de dissuader les autres de l'acquérir avant même qu'ils ne le fassent ... On pourrait dire que ceux qui ont l'arme nuke sont plus démocratiques que la moyenne de la planète m'enfin ya quand même la Chine et le Pakistan (et feu-l'URSS). Qu'ils sont plus "responsables" (mouais booff). Mais il n'y a pas d'argument massue.
    Sur le cas précis de l'Iran, il y en a quand même un : ce pays a maint fois répété qu'il voulait annihilation d'Israël (un peu moins depuis le départ d'Amhadenijad) qui est à portée de missiles. Ce qui pose un gros pb quand même non ? De toute façon, si on n'empêche pas l'Iran de l'avoir pas la négo, les Israëliens bombarderont l'Iran, ce qui risque d'embraser la région. Donc peu de bonnes solutions non ?
    Après, la bombe nuke a ses vertus : c'est la fameuse doctrine MAD (Mutual Assured Destruction). Elle a quand même limité les risques de conflits majeurs entre OTAN et Pacte de Varsovie (qui se sont quand même affrontés sur des théâtres d'opérations secondaires). De même, on peut estimer que l'Inde et le Pakistan se "neutralisent" (malgré des incidents réguliers) grâce à ça.
    Bon voilà, je n'ai pas de réponses toutes faites, je suis OK en partie avec vous (il n'y a pas d'arguments majeurs pour dire : nous oui eux non) mais en même temps, je ne cède pas au relativisme. Je n'ai pas envie du temps que les Mollahs est la bombe. Bien que certains pensent que la possession de la bombe rende un régime plus sage (mouaih).

    Par contre, Stef, je suis 100% d'accord avec toi sur le fait que "il suffit d'avoir la formule" pour un grand nombre de choses. Parfois, je me dis que c'est donner de la confiture aux cochons ;) Que s'il arrivait un cataclysme, on ne serait même pas foutu de refabriquer des choses basiques de la vie quotidienne. Pour la bombe, c'est un peu plus compliqué ... c'est quand même pas une mince affaire de la mettre au point entre les plans, l'enrichissement, la ballistique ... ça fait un paquet d'années que les padawans iraniens y sont !

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    1. Einstein était un grand admirateur de Ghandi, dont on peut certainement dire qu'il était un naïf qui a obtenu de sacrés résultats.

      La position d'Einstein est exprimée dans "Comment je vois le monde", un recueil d'échanges épistolaires et de discours qu'il a prononcés. (je recommande!)

      Einstein a traversé deux guerres mondiales: Il est incroyable qu'en ayant connu l'horreur nazie et deux guerres mondiales, il ait quand même pris position pour un pacifisme radical.

      Un petit extrait de l'intro:

      "Dès le départ, ses idées scientifiques ont suscité une opposition violente.
      En 1920, les savants allemands susciteront des cabales contre lui.
      Le mouvement nazi achèvera le travail en écrivant une histoire de la science sans aucune référence à Einstein (De la même manière que l'Eglise a voulu occulter Galilée au 17ème siècle)"

      Einstein était effectivement un idéaliste.
      S'il était radicalement pacifiste, c'est parce qu'il pensait que le désarmement nucléaire n'était pas une option:
      Tant qu'un état posséderait la bombe, un autre état voudrait s'armer. C'est pourquoi il prônait un désarmement intégral.
      Il savait aussi que les dirigeants des états en étaient incapables (ce qui est LOIIIIIN d'être naïf!).
      Aussi, à l'occasion de plusieurs discours, il a prôné l'objection de conscience car il pensait que la solution était entre les mains du peuple et non des dirigeants (là pour le coup, il n'a pas eu le succès populaire de Ghandi)

      Malgré tout, face à la montée de l'ogre nazi, Einstein prend quand même une position contraire à ses opinions fondamentales lorsqu'il écrit au président Roosevelt en 1929 pour plaider le démarrage du projet Manhattan car les nazis s'étaient lancés dans la course à l'arme nucléaire.

      Sur ce dernier point, il est cohérent: il ne croyait pas en la capacité des dirigeants d'arrêter l'escalade militaire...

      Bref, c'est un naïf plutôt "éclairé" :-)

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    2. En 1952, Einstein refuse le poste de président de l’État d’Israël:

      « ...un président d’Israël doit parfois signer des choses qu’il désapprouve, et personne ne peut imaginer que je puisse faire cela »

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    3. Naïf éclairé certes ... idéaliste certes ... mais naïf à mon sens quand même sur le point du désarmement (ou idéaliste les 2 se rejoignent un peu ...). Pour l'épisode de 39, je savais mais pas celui de 52 (quoique dans la constitution d'Israël, le président ait un rôle très mineur).
      En 39, il a fait preuve de pragmatisme mais ensuite ?
      Je le répète : on ne peut PAS désinventer ce qui a été inventé. Admettons qu'on lance un programme de désarmement nuke TOTAL et général. Comme vérifier effectivement, à l'instant T et dans le temps, que ce désarmement est effectif ? Qu'il n'y a pas un SNLE qui "traîne" quelque part ? Qu'un pays n'ait pas gardé quelques bombes ou qu'un entrant n'en ai pas fabriqué ? On a le problème du "passager clandestin" qui se retrouverait avec un avantage énorme. Et comment le résout-on ensuite ? On ne peut pas lui forcer la main (il a la bombe).
      Ensuite, même en cas de désarmement, les pays garderaient des procédures de reconstruction "au cas où". En cas de tensions, ça serait à celui qui a le process le plus efficace et la puissance industrielle la plus forte. Ca revient au même.
      C'est en ça que je dis que Einstein est naïf (ou qu'il regrette son geste de 39) : une fois qu'on a la bombe, on ne peut plus faire machine arrière, c'est comme ça. Par contre, il faut établir des doctrines (défensives pour tous les possesseurs), des lockups (le MAD), des essais de contenir la diffusion (le TNP, la pression sur l'Iran ou la Corée) qui à défaut d'être "moraux" essaient de traiter le problème de façon réaliste.

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  3. Je te recommandes ça : en gros, de Piaget à Damasio en passant par Kanheman même si tu en connais déjà bco (Piaget ?) : http://www.franceculture.fr/emission-continent-sciences-comment-raisonnons-nous-2014-05-05
    Je viens d'écouter ça en jardinant, intéressant ;)

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  4. Salut,

    J'ai entendu cette chronique sciences hier sur France Info :
    http://www.franceinfo.fr/player/resource/536967-1065423

    Ça n'a rien de nouveau, mais c'est un tout petit peu à mettre en relation avec l'article de ton blog "Même les sciences dures sont molles".
    Dans cette article, tu dis que le modèle de Newton est faux et que le modèle relativiste d'Einstein serait beaucoup plus juste.
    Ça me fait de la peine que tu traites Newton ainsi...

    Aussi à mettre en relation avec le 1er article de la saison 2, l’orgueil, la vanité de croire que nous maîtrisons et que nous savons quelque chose. Alors que comme disait Gabin, on ne sait qu'une chose, c'est qu'on ne sait rien.
    On essaye par tous les moyens de découvrir cette matière noire, parce que ça nous ferait mal de donner tord à Einstein.
    Je ne pense pas pour autant qu'Einstein ait tout faux, mais il y a peut-être quelques ajustements à faire dans les équations comme le suggère Mordehai Milgrom.

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